On rentre dans le rush ! Alors que l’EuroLeague prend une courte pause, avant d’entamer le sprint final qui mènera au Final Four, du 23 au 25 mai, il est l’heure de faire un état des lieux, et d’identifier les manques et axes d’amélioration pour que les 18 équipes passent une belle fin de compétition. Que manque-t-il aux contenders pour s’adjuger le titre ? Aux outsiders pour jouer les trouble-fêtes ? Aux retardataires pour accrocher une place en phase finale ? Retrouvez l’avis de notre rédaction dans cet article.
L’Alba Berlin : Une infirmerie moins pleine.
Si notre ajout ne va pas faire passer le club de la capitale allemande dans la grille des favoris à la victoire finale, il est clair que Berlin peut mieux faire. Alors pour redorer le blason, et peut-être renégocier une place dans la compétition reine l’année prochaine, il va falloir batailler. Mais comment faire quand les injury reports se multiplient ? Nous n’avons pas la réponse, mais ce qui est sûr, c’est que sans un roster au complet ou quasi, il sera difficile de faire bien mieux que les 4 victoires affichées à l’heure actuelle.
Maccabi Tel Aviv : un leader/une star.
Les départs de Zo-Brown, Baldwin, Colson ont fait mal. L’effectif de l’équipe israélienne a du talent mais manque d’un joueur élite, d’un « franchise player ». Tamir Blatt fait une très bonne saison à titre individuel, mais Tamir Blatt seul, c’est un peu léger à l’échelle de l’EuroLeague. Satisfaction bleu blanc rouge : Jaylen Hoard enchaîne les prouesses, mais ces dernières ne suffisent pas à élever les six fois vainqueurs de la compétition.
Virtus Bologne : La continuité, la clé du succès ?
Quand le 5 décembre, Dusko Ivanovic reprenait le poste laissé vacant par Luca Banchi, le club transalpin présentait un bilan de 2 victoires pour 11 défaites. Depuis, l’ancien entraîneur du CSP Limoges et les siens vont (légèrement) mieux : 5 victoires pour 8 défaites. Il reste tout de même difficile de voir les double vainqueurs de la compétition aller ne serait-ce qu’au play-in, mais montrer un joli visage sur la fin de saison pourrait convaincre certains joueurs de rester, et à Dusko de renégocier son contrat s’il le désire.
Baskonia : Un Markus Howard en forme !
10 ème en championnat espagnol, 14 ème en Europe… Il est certain que le club de Vitoria a connu meilleure saison. Un homme incarne parfaitement cette baisse de régime : Markus Howard. Les deux premières saisons du meneur de poche sur la côte ibérique ? 16 et 19,5 points de moyenne, quand cette saison, le natif du New Jersey ne tourne qu’à 11,4 points de moyenne, avec un retentissant 31% à 3 points (contre 48% la saison passée et 46% en 2022/23). Un coup de chaud ne devrait pas permettre aux Basques de remporter leur premier trophée européen, mais une nouvelle apparition en playoffs ?
ASVEL : un effectif épargné par les pépins physiques ?
Depuis le coup d’envoi de la saison européenne, Paris Lee a manqué 8 matchs, Charles Kahudi 10, tout comme Edwin Jackson et Joffrey Lauvergne, Mbaye Ndiaye est out pour la saison… BREF… la dure loi des blessures n’épargne pas le club de Tony Parker. Pourtant, les Villeurbannais se battent ! 11 victoires pour 15 défaites avec un effectif décimé. Mais attention ! Les cadres reviennent fort, Théo Maledon et ses coéquipiers peuvent taper n’importe qui, n’importe où ! Club épargné, club qualifié ? C’est tout ce qu’on peut souhaiter à l’un de nos étendards français !
Zalgiris : Gérer les fins de matchs !
La statistique est tombée récemment : Le Zalgiris est l’équipe avec le plus gros différentiel de points entre la première et la seconde mi-temps. Lors des 20 premières minutes des 23 premiers matchs, l’équipe emmenée par Andrea Trinchieri compte un +/- de + 100, ce qui en fait la meilleure équipe de la ligue en première période. Là où ça se complique, c’est après la pause. -126 de +/-, soit la pire équipe de la ligue en seconde mi-temps. Résultat, Kaunas est 13 ème. Attention aux deuxièmes mi-temps !
Anadolu Efes : trouver son rythme.
Entre un Shane Larkin qui a manqué 10 matchs et qui ne trouve pas sa constance, un Beaubois qui décline malgré tout, un Poirier qui ne répond pas à toutes les attentes, un Darius Thompson qui ne retrouve pas son niveau de Baskonia, … On se dit qu’il y a quelque chose qui cloche. Les noms dans l’effectif peuvent faire rêver mais la recette n’a pas été trouvée, avec une 12ème place décevante. L’effet Banchi n’a pas encore eu lieu. Il ne va pas falloir traîner pour s’activer.
Milan : La défense doit s’améliorer !
4 ème équipe qui encaisse le plus de points en moyenne (85,5), l’Olimpia Milan sait sur quoi travailler pour confirmer son statut de prétendant au play-offs. Il faut améliorer sa défense, notamment la présence au contre, où les Lombards sont également dans le Top 4 des pires équipes.
Partizan : Le rebond, encore une fois.
Déjà bon dernier la saison passée dans ce registre, l’équipe de Zeljko Obradovic est une nouvelle fois la 18 ème équipe dans cette statistique avec 32 rebonds de moyenne sur les 23 premiers matchs de cette saison. Malgré Koprivica (2,16 m), Pokusevski (2,14 m), ou encore le très athlétique Tyrique Jones, les Serbes ont du mal dans ce compartiment du jeu. Si sous le panier adverse, Iffe Lundberg et ses coéquipiers s’en sortent plutôt bien (11 ème équipe au rebond off), c’est sous le leur qu’ils se pénalisent. Une recrue pour combler ce manque ? Possible, mais pas d’actualité.
Bayern Munich : Des tirs plus diversifiés
Équipe qui tire le plus à 3 points, les Bavarois sont à contrario l’une des équipes qui tentent le moins leur chance dans l’arc et aux lancers. Des statistiques qui collent également au peu de fautes provoquées, qui en font la 17 ème équipe au classement de cette statistique. L’actuel 6 ème doit donc se montrer plus agressif pour continuer sur sa lancée.
Étoile Rouge : Des lancers francs qui coûtent cher.
6 ème équipe au rang des équipes qui ont les matchs les plus serrés, avec + 46 de +/- , le Red Star fait partie des pires écuries en % aux lancers francs (16 ème avec 74,4% de réussite). Actuellement cinquième, Filip Petrusev et ses coéquipiers doivent s’appliquer aux tirs arrêtés pour s’éviter de gros couacs, notamment en fin de match.
Barça : Un extérieur pour continuer à exceller !
A la recherche d’un joueur extérieur après la terrible blessure en début de saison de Laprovittola, l’échec des dossiers Heurtel (signature annulée au dernier moment) et Neto, qui n’a disputé que sept minutes avant de repartir, les Blaugranas ont bien ciblé son manque principal. Si statistiquement, le club catalan se débrouille plutôt bien sur ces postes (2 ème en passes décisives, 5 ème en ballons perdus), seuls Brizuela et Satoransky jouent les gardiens du ballon. Il est clair que le manque de rotations pourrait empêcher le Barça de performer plus tard dans la saison.
Real Madrid : Les recrues, et maintenant ?
Auteur d’une saison en demi-teinte mais actif sur de nombreux dossiers pour tenter d’atteindre les ambitions affichées ces dernières années, le vainqueur de l’édition 2022/23 a frappé des deux poings sur la table en accueillant Dennis Smith et Bruno Fernando. Tous deux convoités par d’autres écuries (notamment le Fener, très actif sur l’intérieur angolais), les anciens pensionnaires de la NBA pourraient bien changer la trajectoire de la Casa Blanca. Reste à savoir de quel côté des anciennes gloires NBA passées sur le Vieux Continent ils se rangeront. Plutôt Kendrick Nunn et Guerschon Yabusele ou Furkan Korkmaz et Boban Marjanovic ? Il faut espérer pour les fans madrilènes que les deux soient des premiers.
Paris : Un intérieur, sinon rien.
Qui aurait cru que le Paris Basketball serait premier d’Euroleague après 13 journées, ou même quatrième encore à 10 matchs de la fin de la première phase ? Pourtant, une amertume reste en posant le constat. Si Kevarrius Hayes et Mikael Jantunen font une saison plus que correcte dans la raquette parisienne, on sent qu’un garçon dominant manque derrière la paire titulaire. Le vainqueur de la dernière Eurocup a récemment pu compter sur le retour de Daulton Hommes (poste 3/4), mais difficile d’imaginer que l’ancien de Baskonia va gommer toutes ses tares. Observateurs, fans… Tous l’affirment : le club de la capitale doit aller chercher un intérieur dominant, et si possible expérimenté. Récente recrue à l’intérieur, Mathis Dossou-Yovo ne répond pas franchement au titre d’annonce. Une autre arrivée avant la deadline du 26 février ? Pas sûr, mais il faudrait !
Pana : Un Mathias Lessort en forme
Actuellement sur le podium, le champion en titre a vu son pivot Mathias Lessort sortir sur blessure mi-décembre. Si depuis, la maison verte tient bon avec seulement trois défaites en dix matchs d’Euroleague, aller en playoffs sans l’un des meilleurs joueurs à son poste serait un sacré coup au moral. Ça tombe bien ! Notre Frenchie devrait revenir aux alentours du début de la phase finale, et on l’a récemment vu s’entraîner. Reste à savoir à quel niveau va revenir le Martiniquais préféré de l’Euroleague…
Monaco : La Spanoulis Attitude
Arrivée fin novembre sur le Rocher, la légende grecque sait comment remporter l’EuroLeague : trois titres, trois fois MVP du Final Four. En termes de qualité, nul doute que la Roca Team est l’une des équipes les mieux fournies sur le papier. Mais dans le jeu, cela ne se ressent parfois pas, et c’est là tout le problème. En à peine deux mois, nombreux ont été les coups de gueule du coach grec. Un effectif plus ouvert, avec notamment le recrutement de Daniel Theis, et des résultats cette saison plus favorables que son prédécesseur. Il faut maintenant espérer que la mayonnaise prenne !
Fenerbahce : Une variation tirs à 2 points, tirs à 3 points qui fait peur !
Encore à portée de fusil de son principal rival l’Olympiakos, le Fener a peu d’axes d’amélioration. On aurait pu parler du mouvement de balle (16 ème en termes de passes décisives), mais plus frappant encore : la différence de réussite entre les tirs à 2 points et à 3 points. Côté positif : derrière l’arc, l’équipe coachée par le grand Saras est la deuxième en termes de réussite avec 38,8%. Mais en se rapprochant du panier, ça se complique : 51,8% de réussite, la pire de toute la ligue ! Équipe qui a de nombreuses fins de matchs serrées cette saison, les pensionnaires de l’Ulker Arena doivent s’améliorer près du cercle.
Olympiakos : Une superteam avec Keenan Evans ?
Incroyable de se dire que le club du Pirée est premier au classement, sans l’un de ses meilleurs coups de l’été : Keenan Evans. Shooteur magnifique et quatrième meilleur marqueur d’Euroleague la saison passée, l’arrière américain n’a pas joué une seule minute cette saison, la faute à une blessure au genou survenue en playoffs du championnat lituanien en mai dernier. Un ajout qui pourrait faire de cette équipe un collectif inarrêtable ? Non, plus compliquée à jouer ? Ça c’est sûr. Satisfaction française, Evan Fournier est déjà une icône grecque, et a du poids chez le leader européen.